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02 L’organisation du manuel et du cahier
jeudi 6 avril 2023
Toutes les recherches convergent pour montrer l’importance tout à fait décisive de l’école élémentaire pour l’ensemble de la réussite scolaire, jusqu’à l’enseignement supérieur ; et notamment du CP, qui initie au maniement du lire-écrire, mais aussi du CE1 et du CE2, qui doivent non seulement conforter ce maniement, mais aussi habituer les élèves à adopter une posture d’analyse réfléchie des textes écrits, ceux qu’ils lisent et ceux qu’ils commencent à rédiger. Les habiletés et les réflexes intellectuels acquis, ou non acquis, lors de ces trois premières années pèseront très lourd pour toute la suite du parcours scolaire.
Face à cette responsabilité, nous avons voulu préserver l’attractivité et l’accessibilité de ce manuel par le choix des textes, des exercices, la présentation des leçons, mais sans jamais sacrifier le niveau d’exigence intellectuelle qui seul permettra d’assurer aux élèves, à tous les élèves, une poursuite heureuse de leur scolarité.
Les objectifs d’apprentissage sont conformes au programme ministériel, qui insiste à juste titre à notre sens sur la rapidité du déchiffrage, le perfectionnement des habiletés de lecture et d’écriture grâce à une pratique insistante de lecture à voix haute, des dictées et un travail d’écriture régulier. Nous adhérons tout aussi bien aux consignes du ministère en matière d’acquisition des bases de l’analyse grammaticale, d’enrichissement systématique du vocabulaire, de développement des capacités de compréhension des textes écrits, de production autonome d’énoncés écrits enfin. Quel que soit le public, et le quartier où l’on enseigne, l’ambition de ce programme nous paraît, à l’expérience, à la fois réaliste et nécessaire. Elle se situe tout à fait dans la continuité de l’exigence pédagogique qui marque déjà les manuels Je lis, j’écris pour le CP et le CE1 : une exigence qui nous paraît absolument indispensable pour assurer la qualité de la formation de tous les nouveaux entrants dans la culture écrite, quelle que soit leur origine sociale. Dans les « quartiers » comme ailleurs.
Le dispositif manuel / cahier d’exercices : objectifs et organisation
Nous avons repris pour le CE2 le même type de dispositif que pour le CE1, avec quelques modifications mineures.
Manuel et cahier sont structurés, comme l’année scolaire, en cinq périodes de six semaines chacune (séparées par des vacances). La première période comprend six modules hebdomadaires, les quatre suivantes cinq chacune. Notre manuel propose donc un total de 26 modules. La dernière semaine de chaque période, « l’intermède », est réservée au renforcement des apprentissages qui paraissent encore insuffisamment acquis, et à la mémorisation de fables et poèmes.
Chacun des 26 modules organise le travail de la semaine, en le répartissant entre les différents apprentissages de la langue, qui exigent l’usage conjugué du manuel et du cahier d’exercices.
• Pour chaque module, le manuel propose les rubriques suivantes : le texte à lire de la semaine ; la leçon de grammaire de la semaine ; commentaire et copie du vocabulaire de la semaine ; travail de compréhension du texte de la semaine ; mes écrits (production autonome de textes écrits). Dans chacun de ces domaines le manuel renvoie chaque fois que nécessaire à son indispensable complément : Je lis, j’écris-CE2 - Cahier d’exercices, et à ses exercices numérotés. En fin de module nous proposons et commentons une citation ou un proverbe en lien avec le texte de la semaine.
• Pour chaque module, le cahier d’exercices propose des dictées ainsi qu’une série d’exercices correspondant à la leçon de grammaire, à l’étude du vocabulaire, à la compréhension du texte. Essentiels, les exercices sont à la fois le lieu d’un apprentissage actif et le moment où les élèves s’assurent de leurs acquis en les mettant à l’épreuve. Les retours sur erreur, par autocorrection et dans le dialogue avec les pairs et/ou l’enseignant.e en collectif, font absolument partie du processus d’apprentissage ; et sont bien plus bénéfiques pour les élèves qu’un retour purement individuel, via la seule correction écrite des exercices. L’erreur est un bienfait pédagogique : elle permet à l’enseignant.e d’identifier la nature de la difficulté à surmonter ; et, en se gardant bien sûr de toute stigmatisation, elle invite à réfléchir avec tous les élèves, pour le plus grand profit de chacun d’entre eux, à la démarche intellectuelle qui peut conduire à une réponse inadéquate. L’erreur ne se corrige pas, en substituant la bonne réponse à la réponse inappropriée : elle s’analyse, et elle s’analyse collectivement.
Les exercices contribuent ainsi de façon décisive à un apprentissage réussi, dans l’alternance régulière des moments d’étude et des moments de test. Le cahier d’exercices rassemble au long de l’année l’ensemble des exercices relatifs au français : il a l’avantage d’éviter la dispersion et de favoriser l’identification de la matière dans ses différents aspects.
• Le cahier de français complètera le cahier d’exercices. Il s’agit d’un cahier libre que chaque élève utilisera, en quatre parties différentes repérées par un onglet, pour :
les dictées et leur travail préparatoire ;
la copie d’un vocabulaire issu ou dérivé du texte de la semaine ;
la production d’écrits que l’élève pourra en fin de période ou d’année présenter à ses parents ;
les rédactions ou dessins que chaque module propose en « bonus ».
Lecture, vocabulaire, compréhension
Les vingt-six textes proposés ne dépassent qu’exceptionnellement deux pages du manuel. Ce sont des formats sensiblement plus longs qu’au CE1. Ils sont destinés à un déchiffrage à voix haute, qui reste indispensable et doit être soutenu tout au long de l’année. Ce déchiffrage doit désormais s’opérer de façon fluide et suffisamment maîtrisée pour parvenir à la lecture expressive qui peut et doit être attendue des élèves.
Loin de s’en tenir au registre du narratif enfantin, ces textes empruntent à différents genres. Pour ce qui est de la fiction : fables, contes, légendes, mais aussi extraits du patrimoine littéraire. Nous proposons également dans chaque période des textes documentaires, qui évoquent notamment les grandes découvertes de l’histoire humaine. En les lisant et en les étudiant, les élèves ont le sentiment d’enrichir leur compréhension du monde et d’être pris au sérieux. Ces textes suscitent régulièrement des discussions animées au sein de la classe. Et sérieuses : le ludique n’est pas le seul ressort du plaisir des apprentissages !
Le texte de la semaine fera l’objet de plusieurs lectures à voix haute, de la part de l’enseignant.e et des élèves. S’attacher, particulièrement dans le cas des textes narratifs, à une lecture expressive, engagera les élèves dans le travail de compréhension.
Celui-ci se poursuivra avec le travail sur le vocabulaire du texte et la réalisation des exercices correspondants. L’étude du lexique du texte sera élargie à l’examen et à la copie des réseaux de mots qu’il permet de former.
Enfin l’accès à la compréhension d’ensemble du sens du texte sera facilité par la présentation qu’en fait le manuel, assuré et validé par la réalisation d’exercices invitant chaque jeune lecteur à se reporter au texte écrit. Ce dernier point mérite d’être souligné : le travail de compréhension se joue à la fois dans la dynamique de la discussion collective de la classe, et dans le retour réflexif de chacun sur le texte écrit. On ne saurait faire l’économie de ce second moment : la formation d’une capacité d’analyse réfléchie de l’écrit est le cœur des apprentissages, vers lequel doivent tendre tous les aspects du travail mené en français. Et elle passe nécessairement par la confrontation individuelle de chacun, répétée et régulière, avec les textes. Les retours individuels et collectifs sur le texte de la semaine seront facilités par la numérotation discrète des lignes, comptées de cinq en cinq.
Aux côtés des activités de lecture, de compréhension, et du travail lexical, nous avons porté une attention particulière à l’enseignement de la grammaire, et à la réalisation régulière d’exercices en ce domaine.
L’enseignement de la grammaire
L’enseignement de la grammaire, dont les horaires et les contenus ont été redéfinis et revalorisés par les programmes ministériels, est un élément essentiel en effet de la formation chez les élèves d’une posture d’attention réfléchie aux énoncés de la langue écrite, et du même coup à l’acquisition d’une bonne orthographe (on sait que 80% des fautes d’orthographe sont d’ordre grammatical). Loin de tout saupoudrage, nous proposons en ce sens une séquence de leçons ordonnée, systématique, et le plus explicite possible. Chaque leçon est présentée et accompagnée d’exemples dans le manuel, et renvoie dans le cahier d’exercices à des activités qui prennent pour support le texte de la semaine, ou à des exercices ad hoc. Le séquentiel de l’étude de la grammaire (objectif hebdomadaire/l’essentiel à retenir) est résumé dans les dernières pages du manuel. On trouvera par ailleurs en annexe un répertoire des mots invariables à faire mémoriser par les élèves module après module.
Pour l’essentiel, les contenus grammaticaux au programme du CE2 ont fait l’objet d’une première approche en CE1. L’appropriation individuelle par les élèves de leur présentation dans le manuel en sera facilitée. Cette présentation toutefois est plutôt conçue comme une sorte d’interface entre l’enseignant.e et les élèves. Il nous a paru important que les élèves en aient le texte à disposition, puissent s’y référer autant que de besoin, en lire tel ou tel passage, s’inspirer des exemples lors de la réalisation des exercices. Mais ils ont bien sûr besoin de l’enseignant.e pour l’aborder, l’assimiler, en mémoriser les apports essentiels. L’aide qu’il conviendra de leur apporter dépendra de chaque enseignant.e, en fonction de son expérience, de ses dispositions et de ses habitudes de travail : ou pourra rester au plus près du texte en le lisant avec eux, et en leur confiant la lecture des exemples ; ou choisir une présentation et un commentaire plus libres, en faisant travailler les exemples au tableau, etc. Mais même dans ce second cas, il est souhaitable que la présentation du manuel reste pour les élèves une référence présente à laquelle ils peuvent se reporter à chaque moment.
Les exercices signalés dans le manuel
Les exercices signalés dans le manuel renvoient par leur numérotation au cahier d’exercices. Leur effectuation fait partie intégrante des apprentissages, tout en permettant aux élèves de vérifier et de conforter leurs acquis. Ces exercices, selon le cas, sont à discuter avec toute la classe, à réaliser en petits groupes ou en binômes ; et souvent à effectuer individuellement.
Les exercices effectués devront faire l’objet d’une reprise avec toute la classe, afin de s’assurer collectivement de la justesse des réponses et de réfléchir ensemble aux erreurs possibles. Répétons-le, cette démarche est particulièrement efficace pour permettre aux élèves de consolider leur maîtrise de l’objet d’apprentissage. Elle est également très efficace pour que l’erreur, inhérente aux apprentissages, soit admise comme la manifestation normale de la présence d’une difficulté, qu’il importe d’identifier et d’analyser si l’on veut la surmonter.
On trouvera ci-après un corrigé des exercices proposés dans le cahier (annexe III).
Travaux écrits : copie, production, dictées
Trois types de travaux écrits seront proposés aux élèves :
Un travail de copie, qui sera notamment mis en œuvre à l’occasion : des dictées ; de la réalisation de certains exercices ; de l’étude du vocabulaire, le manuel invitant dans chaque module à copier quelques mots racines ainsi que leurs dérivés. La copie est une activité indispensable aux progrès de la maîtrise de la langue écrite et cognitivement complexe, qui exige un encadrement précis de l’enseignant.e.
Un travail de production autonome ou guidé d’écrits quotidiens, d’ambition croissante au fil des semaines, et faisant usage, en relation avec le texte à lire, des mots étudiés et copiés dans le module, ainsi que des apprentissages de grammaire. Pour conduire ce travail rédactionnel, l’enseignant.e se reportera au « guide rouge », pp. 77 et suivantes, ainsi qu’au site Eduscol :https://eduscol.education.fr/cid105737/francais-cycle-ecriture.html
Et enfin les dictées. Nous proposons des dictées courtes, mais quotidiennes, qui joueront un grand rôle dans la progression des élèves en matière de maîtrise de la langue écrite, et conforteront des savoirs parfois longs à acquérir, telle une bonne pratique de l’accentuation. Chaque semaine trois dictées empruntent au texte de la semaine. Une quatrième dictée, attribuée à « l’élève fantôme », comporte des erreurs qui relèvent pour la plupart de l’orthographe grammaticale (accords nombre/genre au sein du groupe nominal ou dans la relation sujet/verbe), et qui peuvent aussi concerner l’orthographe des mots invariables, que les élèves doivent mémoriser. Lancer les élèves en quête de ces erreurs stimule leur attention ; et les invite efficacement à s’habituer à relire et corriger leurs propres écrits.
On trouvera sur notre site, dans le guide pédagogique du manuel de CE1, page 7, des indications détaillées concernant le travail de préparation de la dictée. Les élèves de CE2 tireront le plus grand profit d’une analyse grammaticale systématique (nature et fonction des mots, temps des verbes, accords à respecter) des phrases destinées à la dictée.
Dispositifs complémentaires
Il nous paraît particulièrement souhaitable, comme mentionné précédemment, que les élèves disposent d’un « cahier de français » personnel muni d’onglets (et distinct du cahier de brouillon). Une partie de ce cahier sera utilisée pour la dictée : la page de gauche accueillera les écrits préparatoires (copie et correction des erreurs), et pourrait également être le support de mémento ‘Règles de grammaire’ ; puis celle-ci étant masquée, la page de droite accueillera la dictée elle-même et ses corrections. Une autre partie du « cahier de français » sera consacrée à l’acquisition du vocabulaire, une troisième partie à la production d’écrits « Mes écrits » ; et une dernière partie pourra accueillir la réalisation des « bonus » proposés chaque semaine. En fin d’année, chaque élève pourra montrer avec fierté à ses parents la partie de ce cahier réservée aux écrits réalisés et faire valoir les progrès qu’il aura effectués.
Les bonus du cahier d’exercices. Depuis des décennies les travaux de recherche l’ont toujours confirmé : la différenciation pédagogique, entreprise avec les meilleures intentions du monde (proposer un enseignement adapté à chacun, favoriser le rattrapage des plus faibles), aboutit systématiquement en réalité à creuser les écarts. Je lis, j’écris se garde bien, en ce sens, de proposer des objectifs et des parcours différenciés supposés adaptés aux besoins et capacités de chaque élève. Après un CP et un CE1 effectués normalement, tous les élèves doivent tirer bénéfice du parcours que nous proposons pour le CE2, et sont en mesure de le faire. Il reste qu’inévitablement certains iront plus vite que d’autres. Aussi proposons-nous dans le cahier d’exercices, à la fin de chaque module, une tâche « bonus » qui offre aux élèves les plus rapides un défi supplémentaire pendant que l’enseignant.e, s’occupant des autres, leur assurera la progression normalement attendue de tous. En fonction du temps disponible ces tâches « bonus » pourront aussi être proposées au plus grand nombre ou à tous, traitées en petits groupes, etc.
Les intermèdes et les poèmes. Entre deux périodes, et donc en principe à la veille d’une période de vacances, nous proposons des « intermèdes » comprenant d’une part des exercices de révision des apprentissages de la période écoulée, et d’autre part deux ou trois poèmes à apprendre. On trouvera ci-après un choix complémentaire de poèmes à disposition des enseignants et des élèves (Annexe II).
Les grilles de mots cachés et de mots croisés, qu’on trouvera dans cette rubrique de notre site, font travailler chaque semaine les élèves sur le vocabulaire du module.